Cher·es spectatrices et spectateurs,
L’association loi 1901 Ciné 9 s’emploie à défendre et promouvoir le cinéma d’auteur et le cinéma Art et Essai dans les salles de cinéma de l’Ariège. Cette association est ouverte à tous·tes depuis sa création en 2005 et les adhérent·es sont un soutien essentiel à ce projet culturel.
Grâce à ces adhérent·es, ses spectatrices et spectateurs et ses différents soutiens, cette association peut mener à bien une ligne de programmation exigeante et une politique d’animation active : soirées débats avec réalisatrices, réalisateurs ou intervenant·es, ciné-concerts, mini festivals …
Nous avons plus que jamais besoin de vous pour continuer à faire vivre ce lieu d’échanges et de rencontres autour du cinéma.
Vous pouvez télécharger le bulletin 2025 ci-dessous ou l'obtenir au guichet de vos cinémas.
Et vous pouvez choisir d'effectuer le règlement par virement, ou bien par chèque ou espèces transmis par courrier postal ou remis à l'association.
Il est rappelé que les projections et les animations sont ouvertes à tous·tes,adhérent·es ou non.
Ankara, 1999. Arzu enchaîne les appels tarifés dans le call center érotique où elle travaille. Quand un séisme soudain frappe Istanbul, un jeune homme avec lequel elle était en ligne est pris au piège sous des décombres et la supplie de le sauver. Arzu saurait bien qui appeler... au péril de sa propre vie.
de Çagla ZENCIRCI et Guillaume GIOVANETTI
France Turquie, 6 août 2025, 1h16
Avoir Alire :
C’est un film court, ramassé, à l’image du seul lieu où il se déroule, à savoir les bureaux étroites d’une hotline à caractère sexuel. Les hommes de tout âge appellent et se répandent de fantasmes, d’injures ou parfois simplement de confidences auprès de ces écoutantes d’un genre particulier. Elles ne sont pas prostituées, juste là, au bout d’un téléphone où résonne toute l’ignominie humaine, de surcroît masculine. Arzu (il s’agit de son nom de scène, si l’on peut dire ainsi) enchaîne les conversations téléphoniques, pour le grand bien de son patron harceleur qui encaisse le prix faramineux de ces minutes érotiques. Puis soudain, les murs tremblent. Istanbul vient de subir un tremblement de terre dont les conséquences sont si terribles que les secousses se font ressentir jusque Ankara. Et au bout du fil, à ce moment, un jeune de quinze ans, qui va se retrouver entre la vie et la mort, sous un monceau irrespirable de pierres.
On se souvient encore du film danois The Guilty (2018) ayant pour lieu un centre d’appel de police, axé sur la sécurité d’une femme kidnappée qui était parvenue à appeler les secours. Le danger vient ici d’un tremblement de terre, avec pour corollaire un mystérieux carnet rouge où sont en jeu un procureur célèbre et des trafiquants dont on imagine qu’ils seront les seuls capables de sauver le jeune homme sous les décombres. Mais le vrai sujet de cette rescousse demeure le destin même d’Arzu qui doit composer avec l’emprise masculine sous toutes ses formes, qu’elle émane de ses confidents au téléphone ou de son environnement professionnel et familial.
Ciné europa :
Intense, sans concession et claustrophobique, à la lisière du cauchemar, le film oscille entre un réalisme brut étouffant et une distance symbolique sous-jacente (un des personnages clés écrit d’ailleurs un scénario). Jouant sur le motif du double, les cinéastes dénoncent frontalement l’hypocrisie masculine, la violence sous les masques, la corruption des élites, la contamination toxique des jeunes générations ("toute sa vie, elle aura peur des hommes et je me demanderais si mon fils ferait pareil") et le climat général (la peur, l’asservissement, les secrets coupables, "le pire, c’est oublier qu’en face il y a un autre humain"). Cela fait parfois un peu beaucoup pour un seul film aussi tendu (76 mn), mais le final emporte le morceau et l’adhésion pour une oeuvre téméraire portée par une héroïne moderne qui sait que "fuir n’apporte de bonheur à personne" et que "même seule, le personnage féminin peut devenir elle-même".
Après plusieurs années d'incarcération, Krystal retourne vivre chez sa soeur dans les Pyrénées Ariégeoises. Elle s'apprête à retrouver sa fille Julia, encore bébé au moment de son départ. Par devoir et par amour pour elle, Krystal s'efforce de trouver sa place.
Premier film de deux jeunes réalisatrices ariégeoises tourné cet hiver entre les Cabannes, Ax les Thermes et l'Andorre
Que vous ayez participé de près ou de loin à ce tournage ou que vous soyez juste intéressés par votre territoire, vous êtes tous.tes convié.es à cette projection en présence des réalisatrices et d'une partie de l'équipe.
de Tess et June BOQUET
France, 20 août 2025, 30'
Entrée libre
Agnès et Nora voient leur père débarquer après de longues années d’absence. Réalisateur de renom, il propose à Nora, comédienne de théâtre, de jouer dans son prochain film, mais celle-ci refuse avec défiance. Il propose alors le rôle à une jeune star hollywoodienne, ravivant des souvenirs de famille douloureux.
de Joaquim TRIER
Norvège, 20 août 2025, 2h13
Slate.fr :
Ce lieu, aussi imaginaire que réel, maison de conte de fées à l'extérieur et succession de cubes blancs dedans, est moins central dans le récit qu'il semblerait. Mais il fonctionne comme ressource pour d'autres circulations, trafic de secrets et voyages à travers les époques. Construit cinématographiquement comme une puissance dramatique en déplaçant ce que tant de réalisations ont déjà fait, il donne accès à d'autres émotions, à d'autres sensations.
Il en ira de même avec la relation entre le père et ses deux filles, entre la vie et le spectacle, entre même le cinéma d'auteur européen incarné par Gustav et le showbiz hollywoodien personnifié par la star Rachel Kemp (Elle Fanning), qui a envie du rôle refusé par Nora.
Le bleu du miroir :
Avec Valeur sentimentale, Joachim Trier et Eskil Vogt ont une nouvelle fois mis la barre très haut, signant un film complexe et touchant, qui allie profondeur émotionnelle, humour discret et réflexion lucide sur l’art, la famille et le souvenir. Ce pourrait être son film le plus bergmanien, mais c’est aussi peut-être son plus universel, porté par une mise en scène lumineuse et des comédien·ne·s au sommet de leur art. Une œuvre de cinéma rare : intelligente sans être démonstrative, émouvante sans être manipulatrice. Tout simplement belle. Après l’Ours d’or en février dernier, la Norvège s’est offert un Grand Prix à Cannes.