Depuis le mois de mai 2024, Ciné9 a ouvert de nouveaux horizons à PAMIERS
en partenariat avec le cinéma Le REX.
Les séances ont lieu un lundi par mois.
Cher·es spectatrices et spectateurs,
L’association loi 1901 Ciné 9 s’emploie à défendre et promouvoir le cinéma d’auteur et le cinéma Art et Essai dans les salles de cinéma de l’Ariège. Cette association est ouverte à tous·tes depuis sa création en 2005 et les adhérent·es sont un soutien essentiel à ce projet culturel.
Grâce à ces adhérent·es, ses spectatrices et spectateurs et ses différents soutiens, cette association peut mener à bien une ligne de programmation exigeante et une politique d’animation active : soirées débats avec réalisatrices, réalisateurs ou intervenant·es, ciné-concerts, mini festivals …
Nous avons plus que jamais besoin de vous pour continuer à faire vivre ce lieu d’échanges et de rencontres autour du cinéma.
Vous pouvez télécharger le bulletin 2025 ci-dessous ou l'obtenir au guichet de vos cinémas.
Et vous pouvez choisir d'effectuer le règlement par virement, ou bien par chèque ou espèces transmis par courrier postal ou remis à l'association.
Il est rappelé que les projections et les animations sont ouvertes à tous·tes,adhérent·es ou non.
En présence de la journaliste Mojdeh FAMILI de l'ADRC
Elle présente le film avant projection et après projection, échange sur le ressenti des spectateurs, répond à des questions, recueille des remarques.
Mahin a 70 ans et vit seule à Téhéran. Bravant tous les interdits, elle décide de réveiller sa vie amoureuse et provoque une rencontre avec Faramarz, chauffeur de taxi. Leur soirée sera inoubliable.
de Maryam MOGHADAM et Behtash SANAEEHA
Iran, 5 février 2025, 1h36
Le bleu du miroir :
Arrive un âge où il faut composer avec les contradictions que la vie exige. Par exemple, résoudre l’équation qui impose la lenteur et réclame l’impatience, étire le monde et resserre le temps. Mahin, veuve depuis trente ans, loge dans un appartement qu’elle n’habite plus beaucoup. La septuagénaire au corps alourdi par les années vit loin de ses enfants, ne rencontre plus ses amies qu’épisodiquement et laisse le temps remplir une vie de solitude et d’isolement. Le film adapte sa mise en scène à son personnage et à son humeur : caméra fixe, le plus souvent à hauteur d’assise, rythme lent et absence de musique. Mahin, comme beaucoup de personnes âgées, évolue en circuit fermé, de plus en plus à côté de la société pour ne pas dire en marge de la vie. Mais l’âge possède aussi quelque avantage, notamment celui de savoir refouler les complexes et accepter l’abandon des vanités. C’est ainsi que Mahin trouve la force de se maquiller, de sortir de chez elle et de forcer le destin.
Le polyester:
Alors même qu’ils ont tourné ce nouveau film intégralement en secret, Moghaddam et Sanaeeha sont aujourd’hui frappés d’une interdiction totale de quitter le territoire et se sont vus retirer leurs passeports, comme bien des cinéastes iraniens dissidents avant eux. Lors de la conférence de presse à la Berlinale, leurs sièges furent symboliquement laissez inoccupés aux côtés des interprètes du film.
Avec cette situation dramatique à l’esprit, on croit pouvoir deviner a l’avance exactement le type de film auquel on va assister ici. Or on a tort, car Mon gâteau préféré n’est pas le drame forcément-digne-et-didactique auquel un certain cinéma d’auteur iranien nous a bien habitués.
Mon gâteau préféré est en réalité une comédie romantique, et peut-on dire qu’on ait déjà eu l’occasion de voir beaucoup de comédies romantiques iraniennes? Le film s’ouvre d’ailleurs sur un authentique gag : Mahin, 70 ans, râle contre l’importun qui ose l’appeler au téléphone et la faire sortir de son lit douillet aux petites heures de l’aube. « Mais il est midi » lui répond la voix au téléphone.
C’est le début d’une journée potentiellement catastrophique pour l’héroïne qui se retrouve à cours d’excuse pour réchapper au visionnage des images de la coloscopie de sa copine hypocondriaque. Voilà un Iran loufoque tel qu’on le voit rarement dépeint sur nos écrans. Sans qu’on soit ici face à la comédie la plus provocante de l’année, ce dépaysement vaut le détour.